Adieu Olaf

Nouveau séjour chez mes parents.


À me lire, on pourrait croire que j’y suis souvent, mais pas tant que ça. C’est que chaque visite est, à un titre ou un autre, mémorable, ou du moins je veux m’en souvenir, alors je la raconte. Scripta manent. En réalité, je ne m’étais pas rendu auprès d’eux depuis près de trois mois. C’est une éternité, à leurs âges. Sitôt les formalités habituelles accomplies (débloquer l’ordinateur de mon père et ses divers comptes d’accès, ce qui peut prendre du temps) je me suis rendu aux courses où j’ai eu l’immense joie de trouver, sur le parking, un jeton de caddie Hyper U qui a aussitôt rejoint dans ma poche celui que je venais de demander à la caisse centrale pour compléter ma collection. Je rêvasse quelques minutes dans le rayon des vêtements pour homme, je peste au rayon librairie, j’admire les articles technologiques, je suis déçu par le rayon des fournitures scolaires, puis il est temps de remplir mon caddie en suivant la liste incompréhensible que m’a dressée mon père. 


À mon retour, je trouve une centaine d’outils éparpillés dans la cour : mon père a décidé de faire un peu de jardinage. Le chien est posé au milieu, l’air complètement déprimé. Il a la chiasse depuis deux jours, ce qui n’est pas si rare avec les saloperies qu’il s’envoie. Et puis il a toujours l’air déprimé, alors c’est difficile de savoir si quelque chose ne va pas. Mais alors que je monte me réfugier dans ma chambre, poursuivi par mon père qui a rebloqué l’accès à son compte d’assurance-vie, je découvre que le chien a vomi de la paëlla sur son canapé. Deux questions : où a-t-il trouvé de la paëlla, et va-t-il mourir ? J’effectue quelques recherches sur Internet qui m’affolent, et m’apprennent notamment qu’il peut être dangereux de donner à son chien de la nourriture d’humain : las, je cède souvent à son regard implorant. Je fonce vérifier le niveau de son bol d’eau, car un chien qui ne boit plus est un chien en danger : il n’a pas descendu. Mon Dieu, mon chien va mourir comme à chaque fois que nous sommes ici. Une fois, il s’était fait mordre le nez par un petit animal qu’il avait dérangé dans son terrier, et la blessure s’était infectée. Une autre fois, il avait mangé je ne sais combien de centaines de grammes de chocolat noir. Et voici qu’à présent il se vide et se déshydrate. Je respire profondément ; un peu calmé, je décide de ne pas appeler immédiatement le SAMU des chiens et tente de lui faire ingérer du Smecta qu’on trouve ici en quantité — c’est l’un des avantages d’être chez des personnes âgées. Le chien, à je ne sais quels indices, s’imagine que je veux l’empoisonner et se cache sous la table comme lorsqu’il entend l’orage. Impossible de lui faire boire la mixture. J’ai cette idée de génie d’y tremper une crêpe qu’il accepte de manger. Au bout de cinq crêpes il a absorbé tout le Smecta, mais ma mère n’a plus de goûter et j’ai encore empoisonné mon chien à la nourriture d’humain. Je le place en observation pour la nuit, qu’il est dès lors autorisé à passer dans ma chambre. Au matin, c’est le miracle : il accepte de manger quelques croquettes (pour chien) trempées d’eau. Bon, me dis-je, ce n’est pas bien difficile d’être vétérinaire. 


Arrive Valérie, une aide-soignante très gentille, sympathique et bavarde. Elle m’apprend que ma mère graillonne un peu. Je ne sais pas si c’est une insulte ou une expression pittoresque. Je finis par comprendre qu’elle veut dire que ma mère a une toux grasse au réveil. Très bien, j’ai justement réussi à obtenir de haute lutte une visite à domicile du médecin durant mon séjour, pour les renouvellements d’ordonnance. Valérie virevolte, installe à table ma mère qui graillonne, bavarde et bavarde. Elle revient de vacances ; elle a adoré le Puy du Fou, les spectacles, les costumes, mais surtout la propreté des toilettes. 


Là-dessus arrivent les infirmières pour une prise de sang en urgence, après que le laboratoire d’analyses leur a signalé un taux de potassium au-dessus de la norme dans le sang de mon père. Lorsque je leur dis qu’il se gavait de chocolat les jours précédant la mesure parce qu’il avait lu que ça calmait la cague, elles y voient un possible lien de cause à effet. Bon, me dis-je, ce n’est pas bien difficile d’être médecin. 


À présent, que faire de ces quelques minutes de répit ? Je me suis avancé à dire hier que j’allais débroussailler le fond du jardin, mais je profite plutôt du prétexte que me fournit la pluie pour écrire ces lignes. 


J’ai achevé hier soir la lecture des Mémoires d’outre-tombe. Chateaubriand a beaucoup de qualités, mais il est tout de même du genre à répondre, dans un entretien d’embauche, que son principal défaut ce serait le perfectionnisme. On voit bien qu’il se peint tout beau, même s’il est quand même beau. Aussi j’enchaîne avec une longue biographie de l’auteur pour démêler le faux du vrai, apprendre ce qu’il ne dit pas, parfois par pudeur, parfois par calcul. Il est vrai qu’il prévient dès le début qu’ici, on n’est pas chez Rousseau, il ne racontera pas de trivialités. J’ai cru comprendre qu’il avait voté la mort du maréchal Ney, or il n’en dit mot dans les Mémoires ; étrange pour quelqu’un qui tartine des pages scandalisées sur l’assassinat du Duc d’Enghien. Autre chose intéressante : ses rapports avec Byron. J’aime la façon passive-agressive qu’il a d’évoquer son génie tout en faisant comprendre que ce dernier lui a tout piqué. Byron m’énerve particulièrement, moi aussi : je l’ai dit à maintes reprises, mais je ne supporte pas cette façon de m’avoir précédé partout dans le monde : Venise, Milan, Cintra, partout. Voilà, la grosse biographie, c’est pour ce genre de choses. Et pour ses amours, bien entendu : à le lire, Chateaubriand n’était que dévotion pour Mesdames de Beaumont, de Custine, de Noailles, pour Madame Récamier et d’autres : à d’autres, mon coquin ! À sa décharge, il faut bien dire que la mémoire est un phénomène étonnant ; par exemple, mon père, pas plus tard qu’hier soir, trouvant délicieuse la salade de choux Hyper U que je lui servais, m’a dit en lisant la barquette : Ça veut dire quoi, coleslaw ? (Il prononce col slave). Je lui réponds que je ne sais pas vraiment, et il ajoute : Lave, c’est pas un ministre de Louis XV qui a inventé le billet de banque ? Pas mal, quand même. Puis, apprenant que je lis Chateaubriand, il me dit : Ah oui, c’est comment son château, là déjà ? Je lui réponds : Combourg. Il me dit : Ah c’est ça, avec son père qui marche dans le salon ? Cette fois c’est pile-poil, et c’est du reste l’un de mes passages préférés. Puis il me dit : Atala, René tout ça. Et les trucs sur les Indiens, là… Le dernier des Mohicans ? Presque, encore ! Ce qui m’étonnera toujours, c’est qu’il n’a pas du tout bénéficié d’une éducation littéraire, et même, je dirais qu’il s’en fout un peu de tout ça : ce sont simplement ses souvenirs d’école. Il déclame encore Hugo, Racine, Corneille, souvent avec une boutade d’écolier d’époque, par exemple : Rodrigue, as-tu du cœur ? Non, je n’ai que du pique. La mémoire de ma mère aussi est étonnante, en un sens : elle m’a demandé où j’habitais, et lorsque je lui ai répondu Bordeaux, elle a dit : Alors comment tu peux être là ?  C’est ça, quand on perd vraiment la mémoire. Rien à voir avec Chateaubriand qui fait exprès d’oublier. J’imagine que ça a du bon : lorsque ma mère est couchée le soir, elle relit sans cesse les magazines dont elle a tout oublié depuis la minute précédente. C’est une belle façon de faire des économies de presse écrite, mais c’est un peu triste. Je devrais lui faire la conversation, mais je n’en ai pas la force et je ne suis pas certain d’être plus intéressant que les magazines.


Les personnes âgées n’ont plus tellement le temps de mentir, aussi est-il parfois difficile de se préserver contre leurs accès de lucidité. Par exemple, si on leur demande si ça va ce matin, ils répondent souvent la vérité, quelque chose comme : Non ça ne va pas, vivement que je crève, j’ai mal partout et je perds la tête. C’est déjà bien qu’ils n’ajoutent pas un crétin à la fin. Ce matin mon père me disait justement qu’il ne servait plus à rien — il a une vision très utilitariste de l’existence — et que, dans ces conditions, il ne comprenait pas pourquoi il était toujours en vie, sans parler de l’argent que ça coûtait à la sécurité sociale. Il a des blancs, il n’a plus la force de faire ce qu’il aimerait faire (soit le triple de ce que moi, je peux faire) bref, aucun intérêt. Il m’a dit aussi : J’ai jamais été plus près de la seconde parenthèse, et j’ai trouvé ça joli. On dirait un Chateaubriand qui n’en ferait pas des tonnes. Les vieux n’ont certes pas toujours la diplomatie de composer avec nos sensibilités, et pourtant, ce n’est pas pour cette raison que tout le monde les déteste : tout le monde les déteste parce qu’ils sont lents, malades, qu’ils viennent d’avant, bref parce qu’ils sont vieux, qu’ils sont cons, et que tout ce qui nous arrive aujourd’hui est de leur faute parce qu’ils nous ont tout pris et qu’ils en ont bien profité, eux, et gneugneugneu. J’espère devenir assez vieux pour voir les gens qui détestent les vieux devenir vieux ; comment se comporteront ces jeunes impatients des files de supermarchés face à la débâcle de leur corps et de leur esprit ? Montaigne disait que philosopher, c’est apprendre à mourir. Ma foi, si l’on n’aime pas la philosophie, on peut toujours s’efforcer de cohabiter avec des vieux : édifiant spectacle !


Contrairement à mon père, j’ai encore un peu l’impression de servir à quelque chose ; l’autre jour, au Jardin des Plantes, j’ai protégé Barbara de l’ouragan qui frappait Paris. Elle se collait à moi en grelottant, et je l’entourais de ma veste, faisant barrage de mon corps contre la pluie et la grêle. Malheureusement, elle s’appuyait tant et si bien contre moi pour se réchauffer qu’elle m’a contraint à exposer au déluge mes chaussures très fragiles et non imperméabilisées. Après-coup, j’ai réalisé que nous nous étions abrités sous un arbre, ce qui n’est pas la chose à faire lorsque le tonnerre gronde. Mon inconséquence m’a surpris, car je suis habituellement attentif à ce genre de choses ; j’aime me préparer par avance aux difficultés qui pourraient mettre nos vies en péril. Par exemple, je sais déjà comment j’agirais si notre véhicule devait tomber à l’eau (avec nous dedans, sinon je me contenterais de pleurer sur la berge, comme tout le monde j’imagine). 


En cherchant le sécateur que mon père a oublié quelque part dans la cour, et qu’il s’inquiète de ne pas retrouver car il guette les défaillances de sa mémoire, je remarque que la jante avant droite de la voiture de location est complètement défoncée ; j’ai tapé un trottoir en rentrant des courses parce que je regardais l’ordinateur de bord au lieu de la route. Ces technologies embarquées sont vraiment très dangereuses. Le pneu a même un accroc, comme la morsure d’un petit animal très méchant. Cette affaire va me coûter bonbon.


J’avais jusqu’ici mes habitudes de location chez Philippe, qui tenait son agence avec son chien Olaf. Ce dernier avait une irrésistible façon de bouger sa patte arrière lorsqu’on lui caressait le ventre et Philippe ne manquait jamais de me surclasser. Il proposait en outre, moyennant un tarif journalier un peu plus élevé, d’être assuré contre les dommages au véhicule sans franchise ; rien à payer en cas d’accident, la formule idéale pour les conducteurs dans mon genre. Or, voici que Philippe ferme son agence en raison d’un désaccord avec la politique du groupe. Je n’ai pas demandé sur quoi portait le désaccord, mais j’ai toujours senti que Philippe n’était pas homme à renoncer à ses principes. Sous le coup de l’émotion, j’ai dû lui parler un peu comme s’il était atteint d’une maladie mortelle ; il m’a dit à plusieurs reprises : Non mais ça va, je vous assure. J’ai demandé quelques nouvelles d’Olaf, puis j’ai raccroché. J’ai médité un peu sur la vie, qui vous éloigne parfois des personnes qui comptent pour vous, et contacté un autre loueur, lequel ne proposait pas de niveaux de franchise


Je suis donc assis là, sur le gravier à contempler mon pneu en pensant à Épictète lorsqu’une femme à la carrure impressionnante passe le portail de la cour. Elle me dit d’une voix grave : Je suis la nouvelle femme de ménage. Je lui réponds : D’accord, moi j’ai abîmé mon pneu. Un instant, j’ai l’idée saugrenue de lui demander de soulever la voiture pour mieux examiner mon pneu. J’apprendrai plus tard que Lucie, c’est son prénom, était couvreuse jusqu’à ce qu’un accident ne lui endommage le genou ; elle a dû renoncer à sa carrière comme un footballeur, ou plutôt, dans son cas, un rugbyman international.


En raison d’un concours de circonstances sans intérêt — contrairement à tout ce qui précède — je me vois obligé de précipiter mon retour à Bordeaux et je décide de partir le soir même ; je roulerai donc de nuit, et déjà me viennent en tête des images poétiques de parkings baignés d’une lumière orange, de sourires las entre forçats de la route près des machines à café soluble, de caissières aux grands yeux tristes et cernés. En fait de sourires, je reçois surtout des appels de phares ; étrange manière de manifester sa joie d’appartenir à la fraternité des rouleurs de nuit, et pour tout dire un peu dangereuse, car je suis ébloui. Au tiers du parcours, je comprends que j’ai mal interprété la petite icône sur mon tableau de bord : je n’étais pas du tout en feux de croisement.


Lorsque j’arrive enfin, tard dans la nuit, les lumières du salon sont allumées ; Barbara s’est endormie sur le canapé en m’attendant. Pendant que le chien fait ses besoins je la regarde à travers la fenêtre (on voit sa culotte), lorsque soudain, sentant une présence, elle s’éveille, et, apercevant mon visage contre la vitre, prend peur. Elle a dû croire un instant que c’était le violeur de l’Entre-deux-Mers, mais non, ce n’était que moi, pour le meilleur et pour le pire ; les premiers instants de nos retrouvailles sont, disons, tempérés. Nous restons un peu au jardin, sous les étoiles, je lui conte mon périple en lui faisant tâter mon bras gauche, atteint d’une vilaine tendinite à cause du volant étrangement placé. De l’herbe humide montent de folles stridulations ; Ulysse lui-même, retrouvant Pénélope, ne se vit pas offrir pareil concert par les grillons d’Ithaque. Main dans la main, nous prenons la direction de notre chambre, d’où nous jetons un dernier regard sur notre royaume avant de goûter un repos mérité. 


Au matin, heureux de reprendre ma routine, je nourris chien, chats, puis je me rends à la basse-cour. Les poussins ont grandi, bientôt ils ne passeront plus au travers des mailles du grillage du poulailler et seront bien attrapés. Il y a aussi nos deux nouvelles poules rousses, adoptées juste avant mon départ, quand Barbara souffrait encore de folie aviaire. 
Ces sont des poules de réforme, qu’une âme pure a récupérées auprès d’un producteur d’œufs qui les vouait à l’abattoir. Lorsque nous rencontrons leur gentil sauveur, au carrefour de rase campagne où il nous a donné rendez-vous, il est aux anges car l’opération a été un succès : sur cent quatre-vingts, ce sont ses deux dernières poules. Dans son coffre grand ouvert, une cage de laquelle s’échappent des caquètements courroucés. Il l’ouvre pour se saisir de la première poule mais retire vivement sa main en s’écriant : Putain elle m’a tiaqué ! Un peu refroidi d’adopter des monstres sanguinaires, je suis tout de même heureux d’avoir appris une nouvelle expression locale. Après que l’homme, en nous désignant la tiaqueuse, est enfin parvenu à placer les deux poules dans notre caisse à chat, nous prenons le chemin du retour sur lequel je ne cesse de répéter à Barbara les mots tiaquetiaquer, comme si je les avais toujours connus. Je dis par exemple : J’espère qu’elles ne vont pas tiaquer les poussins, ou bien encore : Il risque d’y avoir un peu de tiaque le temps que la hiérarchie se mette en place. J’ai hâte de revoir Monsieur Tournesol pour pouvoir lui dire que j’ai des poules qui tiaquent. En réalité, une seule des deux nouvelles pensionnaires a tiaqué, l’autre semble très douce. Introduites au poulailler, elles prennent leurs marques en gloussant. Elles sont plus petites que ma poule cendrée, la survivante, qui s’approche avec curiosité ; c’est un être très doux, très pur, que jamais je n’ai vu faire preuve de méchanceté. Malheureusement, la poule rousse, toujours courroucée, la tiaque dès qu’elle arrive à sa portée. Pour ma belle chouchoute, ça ne passe pas du tout : sous mes yeux médusés elle sort la mitraillette à tiaque et lui vole dans les plumes.


Mais le temps a passé, et ce matin tout est calme. Ma poule fait régner pacifiquement la loi, les nouvelles arrivantes filent doux et se sont même remises à pondre. J’ai des œufs tout chauds dans la main lorsque Barbara me rejoint au petit déjeuner. Elle a fait l’un de ses fameux rêves : la France découvrait un complot ourdi par de célèbres animateurs de télévision ; le chef de ce groupe malfaisant, qui travaillait depuis des décennies à la solde de Vladimir Poutine, n’était autre que Laurent Baffie. Son but ? Renseignement au moyen d’écoutes illégales, chantage, extorsion, abêtissement des masses et propagande pro-russe. Cela ne m’étonne pas tant que ça, mais tout de même, Laurent Baffie, je suis un peu surpris. Les rêves de Barbara sont parfois prémonitoires, aussi ne soyez pas étonné(e), chère lectrice, cher lecteur, si celui-ci avait devancé l’actualité. Je pendrai soin, alors, de la faire bénéficier de la protection spécialement accordée aux lanceurs d’alerte car, sans entrer dans les détails, les membres de ce complot semblent prêts à tout. 


Tandis que je relève le courrier à la boîte (rien, sinon que j’ai loupé le repas de quartierau monastère auquel, bien sûr, cette snob de Barbara n’a pas mis les pieds), Bruno, le voisin d’en face, me lance un jovial : Alors Francis, paraît que tu travailles au cirque Pinder ? Bon sang, Jean-Marie n’aura pas su tenir sa langue et lui aura conté les acrobaties dont il a été témoin avant mon départ.


Vous les connaîtrez vous aussi au prochain numéro, quand la honte m’aura un peu passé.